Comment lire les tablatures baroques
Posté : lun. avr. 23, 2012 12:15 pm
La tablature est apparue dans le courant du XVe siècle, à peu près simultanément en Italie, en Allemagne et en France.
Les premiers manuscrits conservés datent du XVIe siècle.
Postérieurement au XVe siècle, aucune trace de musique écrite par des luthistes européens n’a été trouvée.
Quelques dates des premières publications.
Les premiers manuscrits conservés datent du XVIe siècle.
Postérieurement au XVe siècle, aucune trace de musique écrite par des luthistes européens n’a été trouvée.
Quelques dates des premières publications.
- En 1507 est publié à Venise le premier livre de tablature de luth Intabulatura de Lauto du luthiste Francesco Spinacino.
- L'allemand Sebastian Virdung a son tour publie une tablature en 1511, Musica getutscht (la plus ancienne source à mentionner les frettes).
- Pierre Attaingnant (1494 env.-env. 1553) musicien français installé à paris. En 1528, il publie, Chansons nouvelles ; en 1529, Dix-Huit Basses Danses garnies de recoupes et tordions... le tout réduyt en la tablature de lutz ; la même année, la Très Brève et Familière Introduction pour entendre et apprendre par soy-mesme à jouer toutes chansons réduictes en la tablature de lutz avec la manière d'accorder le dict lutz (c'était la première méthode de luth).
- En Italie de très nombreux livres de tablature pour luth fleurissent de 1536 à 1550, comprenant des transcriptions de messes et de motets, de chansons françaises, de madrigaux italiens, mais aussi des pièces purement instrumentales (fantaisies, préludes et ricercare), et des danses.
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La tablature italienne
Une portée à cinq ou six lignes figure les cordes du luth et porte des chiffres indiquant au musicien la case sur laquelle il doit mettre le doigt de la main gauche. La corde la plus aiguë se trouve en bas (tablature inversée par rapport à la notation actuelle). Les frettes sont représentées par des chiffres, 0 veux dire corde à vide, 1= première frette etc...
Le rythme à suivre est écrit au-dessus de la tablature.
Pratiquement toute la littérature italienne pour luth, et aussi pour théorbe (ou chitarrone) est éditée sous cette forme, de 1507 au milieu du XVIIe siècle.
Distinguo pour Luis Milan (souvent joué par les guitaristes, ses Pavane notamment) qui, lui seul parmi ses contemporains, a utilisé la tablature italienne, mais inversé: la première corde est en haut (comme les tablatures d'aujourd'hui!)
- La tablature française
Comme dans la précédente, les cordes du luth sont figurées par une sorte de portée à cinq ou six lignes, mais la corde la plus aiguë se trouve cette fois-ci en haut (comme la tablature moderne) et les chiffres sont remplacés par des
lettres : « a » pour corde à vide , « b » pour la première case, etc.
La lettre « d » est tournée/couché sur la gauche ou la barre est arrondie vers la gauche. La lettre « c » est souvent aussi écrite « r ».
La lettre « j » est absente, car pouvant être confondue avec le « i ».
Les doigtés de main droite sont généralement indiqués sous une lettre sous cette forme :- Un petit trait vertical indique de jouer avec le pouce.
- Un point indique l'index
- Deux points indiquent le majeur
- Trois points en triangle indiquent l'annulaire.
C'est la tablature la plus répandue en France, Angleterre, Pays Bas, puis aussi en Allemagne à l'époque baroque. - La tablature allemande
Le système est différent des deux précédentes méthodes, puisque les cordes de l'instrument ne sont pas figurées (représentés). Chaque case est représentée à l'aide d'un signe particulier que le musicien doit savoir décoder. Cette tablature, peut-être mise au point par l'organiste aveugle Konrad Paumann au XVe siècle, Il l’a élaboré pour le luth à 5 cordes. Cette forme de tablature a été utilisée très brièvement (1511 -1586). Dès les premières années du XVIIe siècle, l'Allemagne adopte la tablature française.
Explication de transcription d'une tablature de Neusidler par Mitaki