Lhoyer, Antoine de (1768-1852-fr)

Musique de la période classique (1750 à 1830)
Depuis la mort de Johann Sebastian Bach au début de la période romantique . Par extension, on appelle « musique classique » toute la musique savante européenne, de la musique de la Renaissance à la musique contemporaine
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ClassicGuitare
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Lhoyer, Antoine de (1768-1852-fr)

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Antoine de ( 1768 - 1852 )Lhoyer
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  • Biographie
Né en 1768 à Clermont-Ferrand, mort en 1852 à Paris, Antoine Lhoyer fut, au 19e siècle, un des plus éminents compositeurs pour guitare, instrument dont il jouait par ailleurs avec talent. Il y a certainement plusieurs raisons à l’injuste oubli dans lequel est tombée l’œuvre de cet artiste : on peut penser tout d’abord que le haut niveau de virtuosité qu’exigent chez leurs interprètes la plupart de ses œuvres a pu constituer un obstacle important à la propagation de sa musique, aussi bien de son vivant que plus tard - surtout si l’on se rappelle que la guitare était un instrument pratiqué essentiellement par des dilettantes et que sa popularité ira en décroissant au 19e siècle, définitivement remplacé, dans les salons, par le piano ; il faut également tenir compte du fait, non négligeable, qu’Antoine Lhoyer ne fut pas un guitariste “de métier” puisqu’il a embrassé la carrière militaire, deux activités qu’il a fait cohabiter tant bien que mal tout au long de son existence chaotique et rocambolesque, de Versailles à Saint-Pétersbourg, en passant par les champs de bataille de la contre-Révolution, ses affectations successives sur l’île d’Oléron, à Aix-en-Provence, Niort, Bonifacio, et au fil de ses errements qui le conduisirent jusque dans les faubourgs d’Alger ; enfin, n’oublions pas qu’il vécut à une époque particulièrement troublée qui vit se succéder trois révolutions en France, et durant laquelle bien des destinées furent brisées.

Tout comme George Onslow, quoique de façon beaucoup plus tardive, Antoine Lhoyer commence seulement à sortir de l'anonymat. Lorsque, en 1994, Monsieur Faure, gendarme et érudit, prit contact avec Baudime Jam, alors responsable des programmes de musique classique sur Radio France Puy-de-Dôme, personne en France ne s'intéressait à Antoine Lhoyer, cet obscur compositeur dont l'existence est aujourd'hui encore entourée de mystère, et la musique mal connue. De par le monde, seuls quelques rares spécialistes passionnés avaient déjà entrepris de réhabiliter le nom et l'œuvre d'Antoine Lhoyer : trente ans avant la renaissance clermontoise d'Antoine Lhoyer, le pionnier de cette redécouverte fut le célèbre guitariste et musicologue roumain Abel Nagytothy-Toth qui publia à Madrid en 1964 la première édition moderne du Concerto pour guitare et quatuor à cordes Opus 16 dont il possédait un exemplaire original 1 ; beaucoup plus tard, le chercheur américain Matanya Ophee publia en 1990 un article entièrement consacré à Antoine Lhoyer et basé sur ses propres recherches notamment dans les archives de l'Armée au château de Vincennes 2 ; quatre ans plus tard, à l'occasion de l'enregistrement avec Martin Haug d'une série de duos d'Antoine Lhoyer, le guitariste norvégien Erik Stentadvold rédigea une notice "tirée des mêmes sources" évoquées précédemment mais sans y apporter de nouveaux éléments. 3

Le collectage d'archives réalisé par Monsieur Faure, toujours aux mêmes sources que Matanya Ophee, va trouver entre les mains de Baudime Jam son premier écho à Clermont-Ferrand : après avoir étudié et mis en forme les documents disparates et encore lacunaires qui lui sont confiés, Baudime Jam écrit et réalise une série de 15 chroniques radiophoniques diffusées en décembre 1995 sur les ondes de l'antenne locale de Radio France - l'illustration musicale étant fournie par le CD d'Erik Stentadvold et Martin Haug, alors indisponible en France. C'est la première apparition d'Antoine Lhoyer dans le paysage culturel clermontois. Par la suite, Baudime Jam a consacré d'autres émissions à Antoine Lhoyer : ce sera tout d'abord en 1997, dans le cadre d'une série de “Figures Libres” qu'il produisit sur France Musique à Paris en août 1997, puis sur RCF 63 à Clermont-Ferrand, en 1999, dans son magazine "Mélodia". Il est le premier à parler de Lhoyer sur les ondes françaises.

Soucieux de faire entendre la musique de Lhoyer et de contribuer concrètement à sa redécouverte, Baudime Jam décide d'organiser un premier concert qui lui soit entièrement consacré : la date est fixée au 17 mai 1998, à la Salle George Guillot. Le programme de la soirée fut conçu de façon à illustrer la diversité et la richesse du catalogue d'Antoine Lhoyer : c'est ainsi que les mélomanes réunis à cette occasion ont pu entendre, en création, le Grand Trio Opus 41 pour guitare, flûte et alto, quatre Romances pour soprane et guitare (extraites des Opus 15 et 24), le Divertissement Opus 43 pour guitare, le Grand Duo concertant Opus 28 pour guitare et violon, et le Trio Opus 29 pour trois guitares. Pour accompagner cette manifestation, le Centre de Recherche Révolutionnaire et Romantique de l'Université Blaise Pascal publia un article de Jean-Louis Jam intitulé "Les vies parallèles d'Antoine (de) Lhoyer" et qui demeure aujourd'hui encore le seul écrit musicologique de langue française sur le sujet. Ce double événement marqua la renaissance musicale d'Antoine Lhoyer à Clermont-Ferrand : hélas, il fut totalement ignoré par la presse locale. L'année suivante, le 20 mai 1999, Baudime Jam organisa un deuxième concert dédié à Lhoyer et auquel il participa comme interprète en compagnie d'Elzbieta Gladys (premier violon du Quatuor Prima Vista) et du guitariste Axel Bernolin : ensemble ils interprétèrent notamment la transcription de "La Flûte Enchantée" que réalisa Lhoyer pour violon, alto et guitare (Opus 40).

Par la suite, et à plusieurs reprises, Baudime Jam a été invité à prononcer des conférences sur Antoine Lhoyer, notamment à Clermont-Ferrand, la ville natale du compositeur, dans le cadre de la Saison culturelle de la BMIU, une première fois en mai 1999 puis en mars 2003 ; il a également organisé autour de l'œuvre d'Antoine Lhoyer plusieurs concerts auxquels il a parfois lui-même participé. Entre temps, Erik Stentadvold est venu donner un récital à Clermont-Ferrand le 26 mars 1998, et il a rédigé d'une part un article paru en 1997 dans la revue italienne il Fronimo 4, et d'autre part une monographie publiée aux États-Unis par les Éditions Orphée en 2002. 5

Enfin, la rencontre entre Antoine Lhoyer et le Quatuor Prima Vista se produisit lorsque, grâce au musicologue Claude Chauvel, Baudime Jam entra en possession de l'édition réalisée en 1964 par Abel Nagytothy-Toth du Concerto Opus 16 : la création, dans sa version originale pour guitare et quatuor à cordes 6, eut lieu à Clermont-Ferrand le 20 mars 2003 avec, en soliste, le guitariste argentin Miguel Garau, mais cet événement fut purement et simplement occulté par la presse locale. Durant l'été qui suivit, le Quatuor Prima Vista et Miguel Garau reprirent cette création à quatre reprises inscrivant à leur répertoire cette œuvre rare qui offre la particularité d'être tout à la fois chambriste et concertante ; ils l'ont à nouveau interprétée le 28 novembre 2005, dans le cadre de leur Saison clermontoise, mais à nouveau, hélas, dans l'indifférence complète de la presse locale. Nul n'étant prophète en son pays, et en dépit des réalisations évoquées ci-dessus (concerts, conférences, émissions radiophoniques, publications), Antoine Lhoyer et son œuvre continuent d'être ignorés dans sa ville natale. C'est donc sous d'autres cieux que ce travail de réhabilitation était appelé à être enfin reconnu.
1. Ediciones Musicales Madrid. Depósito Legal M. 3.531-1964.

2. "Antoine de L'Hoyer : A Detective Story & Check List of his Works", in Soundboard - vol.17 n°3, pp.33-37.

3. CD SIMAX - PSC 1119. Un deuxième CD est paru en 1999, toujours chez SIMAX (réf. PSC1189).

4. "Antoine de Lhoyer : riscoperta di un chitarrista-compositore trascurato", il Fronimo, n°100, 1997.

5. EICM-37, ISBN 1-882612-24-8.

6. Récemment, ce Concerto a été joué et même enregistré avec un accompagnement d'orchestre à cordes, ce qui constitue d'une part une trahison des volontés du compositeur, et d'autre part une erreur esthétique à plus d'un titre : le respect de la nomenclature originale repose sur l'observation d'une pratique courante à l'époque d'Antoine Lhoyer, celle du concerto de chambre qui ne laisse aucun doute sur le fait que cette pièce ne fut jamais conçue pour être jouée ailleurs que dans un salon ; par ailleurs, l'équilibre des timbres et le travail des nuances bénéficient considérablement de l'équilibre parfait du quatuor, tandis qu'avec orchestre, la guitare soliste est obligée d'être amplifiée ... ; enfin, l'écriture de la partie de violoncelle n'a que peu de similitudes avec celle d'une partie de basse d'orchestre : il s'agit d'une véritable partie de quartettiste, tout comme celles des deux violons et de l'alto. Du reste, l'intérêt du catalogue d'œuvres d'Antoine Lhoyer réside précisément dans ses nomenclatures chambristes qui permettent d'associer la guitare à d'autres instruments (violon, alto, flûte, etc.) : c'est donc faire un contre-sens mais aussi se priver d'un réel plaisir que de remplacer le quatuor à cordes par tout un orchestre. Du reste, il était parfaitement courant à l'époque d'Antoine Lhoyer de jouer les concertos dans cette formation : quelques années avant lui, Mozart lui-même transcrivit plusieurs de ses concertos pour piano (K238, K414, K415) "avec accompagnement de 2 violons, alto et basse" ... Par ailleurs, ce même enregistrement comporte une autre trahison du texte original : l'adjonction d'un deuxième mouvement central. Matanya Ophee, qui possède l'unique exemplaire actuellement connu de la partition originale de ce concerto, est catégorique à ce sujet : "La version interprétée par Mr *** et l'édition du concerto qu'il a publiée déforment gravement l'original en ajoutant un mouvement lent central alors qu'il est à l'origine en deux mouvements. Faire un tel choix révèle une totale ignorance de la tradition italienne au 18e siècle, quand de nombreux concertos étaient en deux mouvements." (email du 29 décembre 2004 - cité avec permission). À ce titre, l'édition réalisée par Matanya Ophee aux éditions Orphée et celle parue aux Éditions du Mélophile sont les seules qui soient fidèles à l'original, et c'est de cette dernière dont le quatuor Prima Vista fait usage lorsqu'il l'interprète.

  • Partitions du domaine public
    • Op. 12. Grande Sonate.pdf
      Trois sonates pour la guitare avec un violon obligé, Op. 17
      Op. 37. Duo Nocturne No. 1.pdf
      Op. 37. Duo Nocturne No. 2.pdf
      Op. 37. Duo Nocturne No. 3.pdf
      Op. 37. Duo Nocturne No. 4.pdf
      Op. 37. Duo Nocturne Nr. 5.pdf
      Op. 37. Duo Nocturne Nr. 6. Rondo.pdf
      Lhoyer-Sop-Variations-Bsb.pdf

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PRIVET Francis
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